Prof d’anglais, masseuse, chanteuse, passionnée par l’ayurvéda et le coaching : Éliane a appris, grâce à la formation Dharmasana, à apprivoiser son profil multipotentiel. Aujourd’hui, elle affiche un regard neuf sur son métier d’enseignante, et s’est réconciliée avec deux ennemis de longue date : le temps et l’argent.
De sa voix douce et posée, Éliane, Montpelliéraine de 41 ans, prend le temps de peser chaque mot qui déroule le fil de son histoire depuis son inscription à Dharmasana, en mars 2020.
« À l’époque, j’avais des blocages liés à l’argent et au temps. J’avais aussi du mal à m’avouer que mon métier de prof était très difficile pour moi, même si cette perception a évolué aujourd’hui », reconnaît-elle.
Pourquoi avoir franchi le pas Dharmasana ? « La formation reprenait tout ce que j’aimais : le spirituel et l’ayurvéda, mais aussi le côté scientifique et pragmatique, qui me rassure énormément », sourit-elle. Mais pas seulement. Comme beaucoup d’enseignant·es, à l’époque, Éliane se sent dépassée par son métier. « Ça me prenait une énergie folle, à chaque fois que j’arrivais au collège, j’avais l’impression d’être dans un tourbillon« , se souvient-elle. Éliane n’a alors qu’une idée en tête : quitter l’Éducation nationale.
Mais pour quoi faire ?
« Je me demandais à quoi j’étais bonne, car, étant curieuse de nature, j’aime pas mal de choses », constate-t-elle. Comme beaucoup de personnes multipotentielles, Éliane est en effet confrontée à un dilemme : choisir une voie alors que son coeur lui dit d’en suivre plusieurs.
Accepter d’avoir plusieurs cordes à son arc
Et Éliane de reconnaître : « Ce qui m’a aidé dans Dharmasana, c’est d’accepter le fait d’avoir plusieurs cordes à mon arc, d’avoir plusieurs formes d’accomplissement et d’épanouissement. Le côté multicasquette me plaît. Je ne suis pas juste prof, chanteuse, ou masseuse. Il y a plusieurs choses qui me nourrissent, et le challenge, c’est de trouver un équilibre pour que toutes ces parts soient nourries. Et c’est là où la notion du temps rentre en compte. Cela fait un an et demi que je n’ai pas fait de scène ni travaillé ma voix, ça me manque, mais je me dis que c’est ok car je travaille le coaching et l’ayurvéda et je ne peux pas tout faire en même temps. »
La notion du temps est d’ailleurs l’autre blocage sur lequel Éliane a travaillé. « Je suis beaucoup plus cool avec moi-même, explique-t-elle. Je me mets moins de pression, même si je ne suis pas devenue Bouddha ! J’accepte mieux la temporalité qui peut s’imposer à moi. Je suis plus calme et patiente. J’ai appris à accepter que tout n’arrive pas d’un claquement de doigts et que le temps peut apporter des choses. »
« Je n’arrivais pas à me dire qu’il y avait une place pour moi là-dedans »
En envisageant d’exercer un métier dans le développement personnel, Éliane, qui est d’origine martiniquaise, a également dû surmonter un blocage d’une tout autre nature : « Pour moi, c’était un gros truc de m’embarquer dans le développement personnel, le coaching et l’ayurvéda, car je ne voyais pas de personnes noires là-dedans… Je n’avais personne à qui m’identifier. Du coup, je n’arrivais pas à me dire que c’était possible, qu’il y avait une place pour moi. »
Aujourd’hui, avec la pratique, elle se pose cependant beaucoup moins la question : « Le fait d’avoir commencé à coacher m’aide, car je me dis que j’arrive à aider les gens à avancer. En fait, je me suis rendu compte que la légitimité, c’est toi qui te la donnes et pas la personne en face. »
« Quand je manque d’argent, je me dis que je n’ai pas assez médité »
Et ce n’est que le début du grand chantier intérieur dans lequel Éliane s’est embarquée. Dharmasana la pousse en effet à aussi à affronter sa peur de manquer d’argent, abordée dans un des modules de la formation. « Il y a eu un déblocage même si ce n’est pas encore toujours fluide. Le temps et l’argent fonctionnent ensemble selon moi. Ainsi, j’ai remarqué que les fois où j’avais besoin d’argent et où j’étais calme, les choses se sont faites. Mais quand j’essaie de me précipiter ou quand je ne le sens pas au fond de moi, je fais des actions qui ne me servent pas forcément. »
Son rapport à la précarité financière a donc logiquement évolué : « C’est moins le cataclysme quand je vois que mon compte bancaire n’est pas bien fourni, reconnaît Éliane. Quand je vois que je manque d’argent, aujourd’hui, je me dis que c’est parce que je n’ai pas assez médité ! Par contre, quand je suis trop dans ma tête, et pas assez ancrée dans mon corps, je me remets dans le rouge », note-t-elle. Pause. Éliane réfléchit à son propre constat, qu’elle avoue ne pas bien comprendre elle-même.
Mais qu’importe, cet « apaisement financier » lui a permis de s’inscrire dans l’école d’ayurvéda, Ayurvéda et Consciences, qu’elle convoitait tant, et d’entamer une formation de coaching, la Dharma Coach School. Après la réflexion, place à l’action.
Quant à son métier de prof, les enseignements appris dans Dharmasana et la Dharma Coach School ont engendré un revirement de situation auquel elle ne s’attendait pas.
>>> Pour aller plus loin : découvre dans notre article si toi aussi tu as un profil multipotentiel.
« Je ne serai pas la même prof à la rentrée »
« Ce que j’ai pu apprendre m’a aidé à voir le métier d’enseignant·e autrement. Je pense que je ne serai pas la même prof à la rentrée. L’apport en neurosciences m’a montré que chacun a son mode de fonctionnement et ses références. Une phrase qui peut être un outil pour l’un peut ne pas parler à l’autre. Aussi, le fonctionnement de l’Éducation Nationale nous a poussés à oublier le fonctionnement d’un groupe et à se référer uniquement à l’individu, mais je me rends compte qu’il y a des choses qui se passent dans un groupe. Il y a des choses qui sortent dans un groupe qui ne sortiraient pas dans un autre, car il y a des énergies qui circulent, des gens qui s’entendent ou pas et qui réagissent en fonction. Cette dimension du groupe et de l’individu a changé ma façon de voir l’enseignement », explique posément Éliane.
« J’aimerais faire du coaching dans les établissements, aider les élèves à accepter qui ils sont »
Et, alors qu’elle cherchait à fuir les salles de classe lors de son entrée dans Dharmasana, la douce Éliane a aujourd’hui des idées plein la tête pour intégrer ses nouveaux savoirs dans son métier d’enseignante : « J’aimerais apporter autre chose aux élèves, je me rends compte que les temps de parole qu’on peut accorder aux élèves sont hyper importants. J’aimerais faire du coaching dans les établissements, aider les élèves à accepter qui ils sont, qu’ils prennent confiance en eux, et qu’ils voient leur réussite. J’aimerais aussi qu’ils comprennent comment ils fonctionnent, comment se comporter dans le groupe. Souvent, on a des soucis en classe car il y en a un·e élève qui ne trouve pas sa place, ou que quelque chose a mal été interprété, ou qu’il n’y a pas eu l’espace pour s’exprimer. C’est ça qui manque cruellement ! », glisse Éliane.
« Par exemple, reprend-elle, je me dis que la méthode Pomodoro (qui consiste à travailler par tranche de 25 minutes), je pourrais l’intégrer dans mes cours. Je vois l’impact que ça a sur moi quand je travaille, donc je me dis que ça serait dommage de ne pas en faire profiter les élèves. »
Créer des ponts entre les disciplines, et développer une façon d’enseigner novatrice, au lieu de se spécialiser : Éliane, multupassionnée, est en train de prendre le chemin de l’épanouissement que beaucoup de multipotentiels entament.
>>> Le parcours d’Éliane t’a inspirée ? Suis ses activités sur son compte Instagram.
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